La méditation impacte la production d’endorphines

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  • 20 Jan 2025
  • PCM

Les endorphines c’est quoi ?

Les endorphines sont des substances chimiques produites naturellement par le cerveau et le système nerveux. Elles agissent comme des neurotransmetteurs et ont des propriétés similaires à celles des opioïdes (avec une structure chimique similaire à la morphine par exemple), et fonctionnent en réduisant la douleur et en procurant une sensation de bien-être. Elles font partie d’une famille plus large de substances appelées opioïdes endogènes, car elles se fixent sur les mêmes récepteurs que les opioïdes comme la morphine, mais sont produites naturellement par le corps. Et en plus c’est légal.

Généralement libérées lors d’activités physiques, comme le sport, ou lors de moments de plaisir, elles jouent un rôle clé dans la régulation de l’humeur et du stress.

On les surnomme parfois les « hormones du bonheur » car elles contribuent à un état d’euphorie ou de détente, cependant ce sont des hormones un peu spéciales (des hormones peptidiques) puisqu’elles sont produites par le système nerveux central (hypophyse et hypothalamus) alors que les hormones comme l’insuline sont produites par des glandes endocrines (comme la thyroïde ou les glandes surrénales).

Elles ont un lien indirect avec le TDAH car elles interagissent avec le système dopaminergique impliqué dans le TDAH.

Il existe 4 principaux types d’endorphines

Alpha-endorphines
Ces endorphines sont impliquées dans la régulation de l’humeur et contribuent à réduire le stress et l’anxiété.

Beta-endorphines
Ce sont les plus puissantes des endorphines. Elles ont un rôle majeur dans la gestion de la douleur, en agissant comme un analgésique naturel. Elles sont souvent libérées pendant ou après un effort physique intense. Mais elles ont aussi d’autres rôles importants : elles aident le corps à maintenir son équilibre naturel, et participent aux sensations de récompense et de plaisir.

Gamma-endorphines et sigma-endorphines
Leur rôle précis est moins bien compris, mais elles semblent également contribuer à la régulation de l’humeur et à l’amélioration des fonctions cognitives.

La méditation impacte-t-elle la production d’endorphines?

Les pratiques de méditation, y compris la pleine conscience et l’attention concentrée, ont été associées à des réductions des marqueurs physiologiques du stress tels que le cortisol, la tension artérielle et la fréquence cardiaque. Les pratiquants assidus e montrent également une récupération plus rapide du cortisol après un stress. Source1

Les programmes de méditation ont démontré une efficacité modérée dans la réduction de l’anxiété, de la dépression et du stress dans diverses populations. Source2. Il a été démontré que la méditation de pleine conscience en particulier diminue le stress et améliore l’état d’esprit positif. Source3

La pratique régulière de la méditation a été associée à une diminution des troubles de l’humeur, notamment de la dépression, de l’anxiété, de la colère et de la confusion, tout en augmentant la vigueur. Source4

La méditation peut également entraîner une diminution significative des états d’humeur négatifs et une augmentation de l’humeur positive. Source5

La méditation améliore l’attention, la mémoire de travail et la régulation émotionnelle, ce qui est associé à une amélioration de l’humeur et à une réduction de l’anxiété. Elle réduit également les pensées ruminatives et les distractions, ce qui contribue à une meilleure régulation de l’humeur.

Plusieurs études ont exploré la relation entre la méditation et les niveaux d’endorphines.

Preuves de la libération d’endorphines grâce à la méditation

Méditation de pleine conscience : Une étude sur la méditation de pleine conscience a montré que les participants présentaient des niveaux élevés de bêta-endorphines après avoir pratiqué des exercices de méditation. Cela tend à montrer que la méditation peut augmenter les niveaux d’endorphines, contribuant ainsi à réduire le stress et à améliorer la qualité de vie.

Source : étude (en anglais) « La méditation de pleine conscience réduit la pression intraoculaire, abaisse les biomarqueurs du stress et module l’expression des gènes dans le glaucome : Un essai contrôlé randomisé » par T. Dada, D. Mittal, Kuldeep Mohanty, publiée en 2018 dans le Journal of Glaucoma. Lien
Résultats : « Les comparaisons entre les groupes ont révélé une baisse significative de la pression intra-oculaire chez les méditants, en corrélation avec une baisse significative des niveaux de biomarqueurs du stress, y compris le cortisol et une augmentation des β-endorphines. Ces changements sont bien corrélés avec le profilage de l’expression des gènes. Les méditants ont vu leur qualité de vie s’améliorer.

Méditation transcendantale (MT) : Des recherches sur les pratiquants de MT ont révélé que, bien qu’il n’existe pas de rythme diurne pour les niveaux de bêta-endorphines, la pratique de la MT avait un effet significatif sur l’axe neuroendocrinien, suggérant une influence sur la production d’endorphines.

Source: étude (en anglais) « ACTH et bêta-endorphine dans la méditation transcendantale. » par J. Infante, F. Perán, M. Martínez publiée en 1998 dans le journal « Psychology and Behavior ». Lien
Résultats : « Les praticiens de la MT ayant des niveaux d’anxiété similaires à ceux du groupe de contrôle ont montré un schéma différent dans la sécrétion diurne d’hormones hypophysaires. La MT semble donc avoir un effet significatif sur l’axe neuroendocrinien. Comme les niveaux de cortisol avaient un profil normal dans le groupe de MT, ces résultats peuvent être dus à une modification de la sensibilité à la rétroaction causée par cette technique mentale. »

Pratiques générales de méditation : différents types de méditation, y compris la pleine conscience et la méditation transcendantale, peuvent entraîner la libération d’endorphines associées à une amélioration de l’humeur et à une réduction du stress.

Sources :
1- étude (en anglais) « Mécanismes moléculaires de la méditation » par V. Jindal, Sorab Gupta, Ritwik Das, publiée en 2015 dans Molecular Biology. Lien.
Extrait : « La méditation est un processus complexe qui implique des changements au niveau de la cognition, de la mémoire et du contrôle social et émotionnel, et qui entraîne une amélioration de diverses pathologies cardiovasculaires, neurologiques, auto-immunes et rénales.
La méditation est également largement utilisée dans les thérapies médicales et psychologiques pour traiter les troubles physiques et mentaux liés au stress.
« 
2-étude (en anglais) « La libération de l’hormone endomorphine et ses effets sur notre corps et nos humeurs : revue »Dr. P. B. Rokade, publiée en 2011
3- étude (en anglais) « Rôles de la β-Endorphine dans le stress, le comportement, la neuroinflammation et le métabolisme énergétique du cerveau » par Alexander R Pilozzi, Caitlin Carro, Xudong Huang, publié en 2020 dans International Journal of Molecular Science. Lien

Mécanismes et effets

Amélioration de l’humeur : La méditation est liée à des changements positifs de l’humeur, associés à une augmentation des niveaux de bêta-endorphines et d’autres hormones, comme l’hormone de libération de la corticotropine (CRH).

Réduction du stress : L’augmentation des endorphines pendant la méditation contribue à réduire le stress, les endorphines étant connues pour leurs propriétés analgésiques et stimulantes de l’humeur.

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